samedi 18 mars 2017

30km - EcoTrail de Paris





Le 30 km de l’EcoTrail de Paris sera mon deuxième dossard de l’année après le 31km du Trail du Pays Saint-Lois il y a 15 jours.

J’avais déjà participé à l’EcoTrail en 2015. A l’époque je n’avais quasi aucune expérience en trail et j’étais beaucoup moins habitué aux “longues distances”. Depuis j’ai beaucoup couru. Connaissant le circuit, je ne pars pas dans l’inconnu et la distance ne m’inquiète pas plus que ça.

Je n’ai pas fait de cette épreuve un objectif, mais une échéance secondaire pour préparer ma saison de triathlon. Forcément, je souhaite tout de même faire mieux qu’en 2015 et rentrer dans le TOP 100. Pour cela il faudrait que je tienne une allure de 4’40 au kilo pour faire un temps global proche des 2h20.

En 2015, j’avais couru en 2h24 (soit du 4’43 au kilo) et fini à la 104ème place sur 2777 classés.

Contrairement à Saint Lô, j’ai préparé cette épreuve et je l’ai coché dans le calendrier depuis longtemps. J’ai donc essayé de faire en sorte d’arriver en forme. Cette fois ci, je ne peux pas dire que j’y participe à l’arrache...et oui même s’il n’y a que 15 jours d’intervalle avec Saint Lô, dans une préparation ça change beaucoup de choses !

En plus, comme je connais le circuit, je ne m’inquiète pas sur la nature du tracé car je crois me souvenir qu’il est roulant sans réels passages techniques (ni en montées, ni en descentes). Mon absence d'entraînement spécifique trail ne devrait pas trop m’handicaper et j’ai surtout Saint Lô dans les jambes en expérience supplémentaire.

Fractionné derrière "sauvettes"


Pour l'anecdote, je me suis amusé à courir mercredi derrière des vendeurs à la sauvette (vendeurs de Tours Eiffel sur l’esplanade du Trocadéro). Bien entendu, j’ai fait ça dans le cadre du travail, mais ça m’a bien amusé. Je me suis dit que faire J-3, 6 accélérations de 500m pourraient m’aider à débloquer la machine en vue du Trail. Ce que je n’avais pas pensé c’est que ma foulée est complètement différente en “Rangers” qu’avec mes "running" 0 Drop. Du coup, dès le lendemain je sens des courbatures sur les cuisses et les tibias. Je ne m’inquiète pas plus que ça, je sais que ça va passer et je ne vois pas comment 6 accélérations pourront laisser des séquelles aux muscles de mes jambes. Je suis tout de même sensé être habitué à courir !

Mon plan de course

Contrairement à Saint Lô où nous n’étions que 117 coureurs, là il faudra que je fasse un bon départ si je ne veux pas être gêné par les autres concurrents. Car même si nous partons en trois vagues de 1000 coureurs, nous serons près de 3000 dans les chemins. Ca commence à faire beaucoup !

En 2015, j’avais fait un départ assez prudent puisque j’avais couru les 3 premiers kilomètres en 4’37 pour une moyenne général de 4’43 sur 30km. J’avais été un peu gêné dans les passages étroits, plus particulièrement dans les montées abruptes où l’on marche les uns derrières les autres.

Cette année je veux tenter de courir ces trois premiers kilo en moins de 4’30 de moyenne. Ca peut-être risqué car je risque de brûler des cartouches dès le début de course mais le temps perdu dans un bouchon ne se rattrape jamais. 4’30 c’est à peu près l’allure que j’avais sur les 3 premiers kilomètres à Saint Lô. Ca devrait donc être jouable !

Il faut que je me place bien sur la ligne de départ, que je fasse un départ rapide mais sans trop me griller. Ensuite je compte stabiliser mon allure avec une moyenne entre 4’35 et 4’40. Je compte aussi sur les 9 derniers kilomètres pour dérouler ma foulée, finir fort et gagner encore un peu de temps.

Si j’arrive à tenir ce rythme et si le niveau des coureurs n’a pas trop évolué en 2 ans alors le TOP 100 devrait être envisageable.

Le profil et le circuit de la course


L’EcoTrail de Paris propose un circuit de 30km avec environ 500m de dénivelé positif. Le départ se fait à Meudon pour arriver aux pieds de la Tour Eiffel.

Les 21 premiers kilomètres sont typés trail, principalement en forêt avec quelques bonnes petites bosses qu’il faut passer en marchant. Les chemins sont généralement assez larges et roulant sur des pistes forestières. Même pour de la région Parisienne c’est assez sympa et cela s'apparente à de la course nature.

Les 9 derniers kilomètres sont complètement différents car ils se courent en ville et en partie le long des quais de Seine. Cette section est très roulante mais reste usante en raison des nombreuses relances et des escaliers à monter et descendre. Il faut faire attention à la circulation ainsi qu’aux nombreux piétons.


J’aime bien ce circuit, je le trouve assez varié avec de nombreuses sections roulantes où l’on peut avoir une belle foulée. Les passages en forêts sont agréables et c’est original de finir le long des boulevards au milieu des voitures et des touristes.

Jour J

Contrairement à Saint Lô je suis bien motivé. Avec quelques ondés et sans grosse chaleur la météo semble idéale pour courir. Par contre mes jambes sont toujours courbaturées suite à mes poursuites de vendeurs à la sauvette. Cela ne m’inquiète pas, je me sens en forme et j'ai envie d'en découdre.

Je commence à m’échauffer mais après 8 minutes je vois qu’il y a déjà des centaines de coureurs positionnés dans le sas de départ. Il est hors de question que je parte derrière le groupe. Je file donc direct sur la ligne de départ. Je préfère être bien placé que bien échauffé ! Je passe devant tout le monde et je me retrouve en première ligne de la première vague...je ne pouvais pas espérer mieux !

Je suis toujours motivé, toutes les circonstances sont réunies pour que je fasse une belle course !

Le départ est donné. Je suis dans le groupe de tête. C’est le scénario idéal !

Je passe le premier kilomètre en 4’15, le deuxième en 4’25, le troisième en 4’27...tout se passe comme prévu, voir mieux ! A cette allure nous sommes déjà éparpillés et on ne se gène pas entre concurrents. La première bosse arrive au quatrième kilomètre, je ne constate aucun bouchon, nous sommes vraiment dispersés. En fait, c’est comme si nous étions une centaine de participants avec 3000 autres concurrents à nous courir derrière. Parfait, ça me change de 2015 où j’avais été un peu ralenti.

Première bosse, les écarts sont déjà faits.

J’espère maintenant tenir mon allure sous les 4’40 et me rapprocher des 4’30 sur les kilomètres roulants.

KM 7 : On attaque une longue bosse. J’ai vraiment du mal à la passer, même en marchant ! Cela fait depuis plus de 30’ que l’on court et j’ai toujours mal aux jambes. Mes courbatures ne passent pas et j’ai l’impression qu’elles m'empêchent de bien dérouler ma foulée. Je commence à regretter mon excès de zèle de mercredi pour le travail.

Les passages dans les sous-bois sont agréables



KM 10 : les kilomètres se suivent et j’ai vraiment très très mal aux jambes. Je n’arrive pas du tout à tenir l’allure espérée. Sur le plat ça va, je tiens les 4’30 mais à la moindre bosse je tombe au dessus des 6’. Mon allure moyenne est aux alentours des 4’50 alors que j’avais couru en 4’43 en 2015. Je suis très loin de mes objectifs de vitesse.


KM 15 : je suis vraiment dans le dur, j’ai de très mauvaises sensations. Le parcours me semble bien dur. Peut-être plus que Saint Lô et bien plus que dans mes souvenirs de 2015.

On arrive au ravitaillement. Je ne m'arrête pas, sur une distance aussi courte il est inutile de manger. Les glucides de ma boisson (maltodextrine) suffisent largement.



KM 21 : Comme à Saint Lô, je suis content de dépasser cette distance qui correspond à celle que j’ai à courir sur les triathlons longue distance. Je sais surtout que sur cette épreuve cela correspond à la fin de la partie Trail. Normalement il ne reste plus que 9 kilomètres roulant à faire en ville, le long des quais de la Seine.


Mon allure moyenne depuis le début de la course est toujours au dessus des 4’50. Je sais que mes objectifs ne seront pas atteignables et que je ne serais pas dans le TOP 100 tant convoité.

Plus que 10km, je suis dans le dur mais le plus dur est fait



KM 25 : Je n’en peux plus. J’ai super mal aux jambes. Le passage le long des quais reste dur car c’est une alternance de passages rapides avec des relances et des montées et descentes de marches.


Je suis vraiment dans le dur….c’est interminable. Quelques coureurs me doublent, je suis incapable de les suivre.

Un spectateur m’annonce quelque chose finissant par 91ème. Je sais que je ne peux pas être 91ème mais plutôt 191ème. On oublie le TOP 100, de toute façon cela fait longtemps que je ne me fais plus d’illusion.

Bizarrement plutôt que de me mettre un coup au moral cela me motive. Je redonne du rythme et j’essaye de tout donner pour n’avoir aucun regret. J’arrive même à reprendre quelques coureurs.

Je compte les kilomètres. Il ne m’en reste plus que 5, 4,3...c’est vraiment dur. J’arrive malgré tout à tenir une allure de 4’30 / 4’35 mais je donne tout ce que j’ai.

KM 28 : J'aperçois la tour Eiffel. Que c’est dur, je n’en peux plus mais je ne lâche rien.

La Tour Eiffel est en point de mire mais je suis vraiment dans le dur



KM 30 : L’arrivée est là, inutile d'accélérer sur les dernières centaines de mètres puisque je n’ai personne devant ni derrière. Je franchis la ligne d’arrivée complètement rincé. Un organisateur me demande même si ça va aller vu la grimace que je fais.


On m’annonce la 66ème place au général au classement provisoire. Il ne faut pas s’emballer car des coureurs des autres vagues auront pu être plus rapide que moi. Dans tous les cas c’est bien au delà de mes espérances. En fait le spectateur ne m’avait pas annoncé la 191ème place, ni la 91ème...mais sans doute la 71ème !

Enfin, la ligne d'arrivée


Quelques heures après l’arrivée, le verdict tombe : je suis 75ème sur 2783 classés. J’aurai couru les 30km en 2h25’55 soit du 4’51 de moyenne.

Ce n’est pas du tout l’allure de 4’40 espérée mais je suis très satisfait du classement. Je rêvais d’un TOP 100 mais jamais je n’aurais cru pouvoir prendre la 75ème place.

Ma course en chiffres (Garmin)
Distance : 30,05km
Temps : 2h25’55
Dénivelé : 486m
Allure : 4’51 (12,4km/h)
FC moy : 160bpm
FC max : 171bpm



Par rapport à 2015, mon allure aura été plus faible puisque j’avais tenue cette année là les 4’43. Le circuit n’étant pas exactement identique et les conditions (terrain, météo…) différentes on peut difficilement comparer. La seule certitude c’est que mon classement est largement meilleur puisque j’avais terminé à la 104ème place. Je n’ai donc aucun regret à avoir.

En 2015 j’avais eu une FC moy de 151bpm, à Saint Lô de 158bpm et cette fois ci elle était à 160bpm. C’est encourageant car je pense que cela veut dire que j’ose maintenant mettre plus de rythme sur des épreuves de ce format.

Mon objectif sur cette course est atteint ainsi que ma volonté de travailler la longue distance en course à pied. Maintenant je vais bosser un peu ma vitesse et pourquoi pas essayer de battre mon record perso sur 10km. Ensuite, ce sera mon premier vrai objectif de la saison avec le duathlon XL de Douai le 30 avril.